La tuberculose (TB) demeure l’une des principales préoccupations de santé publique à Madagascar, un pays où la maladie continue de faire des ravages malgré les efforts déployés pour la combattre. Bien que le traitement soit gratuit dans les centres de prise en charge, de nombreux patients abandonnent leur traitement, ce qui complique encore la lutte contre cette maladie infectieuse.
Un enjeu de santé publique majeur
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 12 % des personnes atteintes de tuberculose à Madagascar interrompent leur traitement prématurément ou ne se présentent pas aux consultations médicales. Cette situation alarmante contribue à la persistance de la maladie dans le pays. Les raisons de cette tendance sont multiples et complexes, allant des effets secondaires du traitement à des contraintes économiques.
Les défis du traitement
L’un des principaux obstacles à la réussite du traitement de la tuberculose est la durée et la nature éprouvante de celui-ci. Les patients doivent souvent suivre un traitement pendant environ six mois, ce qui peut sembler décourageant. Un médecin spécialisé souligne que « l’une des principales difficultés réside dans la réticence de nombreux patients à suivre un traitement long, souvent éprouvant ». Les effets secondaires, tels que la fièvre, la fatigue, et la perte d’appétit, poussent certains patients à abandonner le traitement. Un témoignage poignant d’un patient illustre cette réalité : « J’ai arrêté après trois mois, car les médicaments me donnaient de la fièvre, une grande fatigue et une perte d’appétit. »
Les facteurs socio-économiques
En plus des défis médicaux, des facteurs socio-économiques jouent un rôle crucial dans l’abandon du traitement. De nombreux patients viennent de milieux précaires et peinent à concilier leur traitement avec leurs obligations professionnelles. Un responsable de centre de santé déclare : « Pour eux, se soigner passe après la nécessité de subvenir aux besoins quotidiens. » Cette réalité met en lumière l’importance d’une approche holistique qui prend en compte non seulement les besoins médicaux, mais aussi les conditions de vie des patients.
Un réseau de soins accessible
Malgré ces défis, Madagascar dispose d’un réseau de prise en charge structuré. Une centaine d’hôpitaux publics et soixante-dix centres spécialisés accueillent gratuitement les patients. Les examens, traitements, échographies et soins préventifs pour les membres de la famille sont entièrement pris en charge. Cela représente une opportunité précieuse pour les malades, mais encore faut-il qu’ils soient informés et motivés à en bénéficier.
Sensibilisation et prévention
Les autorités sanitaires mettent l’accent sur l’importance de la sensibilisation et de l’accessibilité pour enrayer la progression de la tuberculose. Le Dr Tsinjo Lalaina insiste sur un message clé : « Après trois semaines de traitement, le patient n’est plus contagieux. » Cet argument vise à encourager les malades à consulter dès les premiers symptômes, tels que la fièvre persistante, les sueurs nocturnes, l’amaigrissement ou la toux prolongée, et à suivre le traitement jusqu’à son terme.
Conclusion
La lutte contre la tuberculose à Madagascar est un défi complexe qui nécessite une approche intégrée. Bien que le traitement soit gratuit et accessible, les abandons de traitement demeurent un obstacle majeur à l’éradication de la maladie. Il est essentiel de continuer à sensibiliser la population, à améliorer les conditions de vie des patients et à garantir un suivi médical adéquat. La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée chaque année, rappelle l’urgence d’agir pour protéger la santé de millions de personnes et mettre fin à ce fléau.
Mialisoa ida