Mayotte, ce petit coin de paradis de l’archipel français, aspire à se forger une réputation dans le monde de la vanille. Présente au Salon de l’agriculture, la filière vanille de l’île met en avant son savoir-faire unique, malgré les défis récents posés par le cyclone Chido qui a dévasté les plantations locales. Cet article explore les ambitions de Mayotte en matière de production de vanille, les défis auxquels elle fait face, et les perspectives d’avenir pour cette culture emblématique.
Une Vanille Méconnue mais Prometteuse
La vanille de Mayotte, bien que méconnue, est considérée comme l’une des perles de l’archipel. Elle se décline sous diverses formes : gousses, poudre, sirop, huile pour le corps et même sel aromatisé. Chaque année, environ cinq tonnes de vanille verte sont récoltées, ce qui équivaut à moins d’une tonne de vanille noire, selon Ibrahim Fonte, responsable du service Végétal à la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM).
Cependant, la production mahoraise reste modeste comparée à celle de l’île de la Réunion, qui atteint quatre tonnes de vanille noire, et surtout à Madagascar, le géant mondial de la vanille, qui produit plusieurs milliers de tonnes chaque année. Face à cette concurrence, Mayotte a choisi de se concentrer sur la qualité plutôt que sur la quantité.
Une Stratégie Axée sur la Qualité
La vanille de Mayotte ne cherche pas à rivaliser avec les mastodontes du secteur. Au contraire, la stratégie adoptée vise à valoriser la qualité du produit. « On a ciblé la qualité de la vanille plutôt que la quantité », souligne Ibrahim Fonte. Actuellement, la production est principalement destinée aux marchés locaux, permettant ainsi aux producteurs de mieux valoriser leur travail et d’apporter une valeur ajoutée significative à leur production.
Cette approche qualitative permet aux producteurs de prendre le temps nécessaire pour transformer et commercialiser leur vanille, plutôt que de se précipiter sur des marchés internationaux où ils seraient en difficulté face aux prix bas de la vanille malgache.
Un Renouveau Prometteur
Après un déclin marqué dans les années 2000, la filière vanille de Mayotte connaît un renouveau grâce à l’association Saveurs et senteurs de Mayotte, qui regroupe plusieurs dizaines de producteurs. Ce retour en grâce est symbolisé par les médailles d’argent remportées lors des dernières éditions du Concours général agricole (CGA). Mohamadi Ahamada, un producteur de Tsingoni, exprime sa fierté pour la qualité de sa vanille, qu’il cultive sous le soleil pour un arôme plus prononcé. « Nous espérons que cette année soit celle de notre médaille d’or », déclare-t-il avec optimisme.
Les Dévastations du Cyclone Chido
Malheureusement, le passage du cyclone Chido a gravement impacté les plantations de vanille de Mayotte. Les gousses, presque arrivées à maturité, ont été rasées, entraînant une production « zéro » pour la campagne actuelle. Ibrahim Fonte souligne que la filière devra attendre environ trois ans avant de voir de nouvelles fleurs apparaître sur les lianes. Ce délai représente un défi majeur pour les producteurs qui espèrent relancer leur activité.
Conclusion : Un Avenir à Reconstruire
Malgré les obstacles, la filière vanille de Mayotte reste déterminée à se reconstruire et à se faire une place sur le marché. Avec une stratégie axée sur la qualité et un savoir-faire unique, les producteurs de l’île espèrent transformer cette épreuve en une opportunité de renouveau. Le Salon de l’agriculture représente une vitrine précieuse pour mettre en avant la vanille mahoraise et attirer l’attention sur son potentiel. La route est encore longue, mais l’engagement des producteurs et leur passion pour leur terre laissent entrevoir un avenir prometteur pour la vanille de Mayotte.
