Madagascar, l’île aux mille facettes, se distingue sur la scène internationale en participant au Sommet de l’Énergie « Mission 300 », qui se déroule actuellement à Dar es Salaam, en Tanzanie. Ce sommet, qui se tient les 27 et 28 janvier, rassemble des chefs d’État et de gouvernement africains ainsi que plus de 1 000 participants, dont une forte représentation du secteur privé. La délégation malgache, conduite par le président Andry Rajoelina, le ministre de l’Énergie et des hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, et la ministre de l’Économie et des finances, Rindra Rabarinirinarison, a pour mission de présenter le pacte énergétique national du pays.
Un Sommet aux enjeux cruciaux
Le Sommet de l’Énergie « Mission 300 » vise à établir des engagements concrets pour réformer le secteur de l’énergie en Afrique. Deux résultats majeurs sont attendus : la « Déclaration de l’énergie de Dar es Salaam », qui synthétisera les engagements des gouvernements africains, et la première série de « Pactes nationaux pour l’énergie », qui servira de feuille de route pour chaque pays. Ces pactes définiront des objectifs spécifiques et des échéances pour la mise en œuvre des réformes nécessaires.
Le pacte énergétique national de Madagascar
Le pacte énergétique national de Madagascar est ambitieux. D’ici à 2030, le pays vise à augmenter sa capacité de production d’énergie renouvelable à 893 MW, à atteindre 80 % d’accès à l’électricité pour sa population et à garantir 50 % d’accès à des technologies de cuisson propre. Ces objectifs s’inscrivent dans une volonté de moderniser le secteur énergétique malgache tout en répondant aux besoins croissants de la population.
Renforcement de la gouvernance et des réformes
Pour atteindre ces objectifs, Madagascar prévoit de renforcer la gouvernance du secteur de l’énergie, d’implémenter des réformes politiques ciblées et d’améliorer la viabilité financière de la Jirama, l’entreprise nationale d’électricité. Le gouvernement s’engage également à mobiliser des capitaux internationaux et à soutenir les investissements du secteur privé. En adoptant ce pacte, Madagascar crée un cadre propice à l’investissement, essentiel pour transformer son secteur énergétique.
Un besoin d’investissement massif
Pour réaliser ces ambitions, Madagascar devra mobiliser un investissement total d’environ 7,2 milliards de dollars d’ici 2030, soit environ 1,2 milliard de dollars par an sur six ans. Ce financement sera partagé entre le gouvernement, qui devrait contribuer à hauteur de 40 % (10 % en ressources propres et 30 % via des prêts et subventions de partenaires de développement), et le secteur privé, qui devra fournir les 60 % restants. Actuellement, seulement 36 % de la population malgache a accès à l’électricité, soulignant l’urgence d’agir.
Conclusion : Un avenir énergétique prometteur
La participation de Madagascar au Sommet de l’Énergie « Mission 300 » représente une étape cruciale dans la transformation de son secteur énergétique. Le pacte énergétique national, avec ses objectifs ambitieux et son approche collaborative, pourrait bien être le catalyseur nécessaire pour améliorer l’accès à l’électricité et promouvoir des solutions énergétiques durables sur l’île. En s’engageant à créer un environnement favorable aux investissements, Madagascar ouvre la voie à un avenir énergétique prometteur, tant pour sa population que pour son développement économique.