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L’État va intenter une action en justice contre le Colonel Charles Andrianasoavina. – gazety

L’Etat malgache porte plainte contre le colonel Charles Andrianasoavina : un nouvel épisode de tensions politiques

Mercredi soir, lors d’une conférence de presse, le ministre des forces armées, le général Lala Monja Delphin Sahivelo, a annoncé que l’État malgache allait porter plainte contre le colonel Charles Andrianasoavina. Cette décision fait suite à des déclarations controversées de l’ancien homme fort de la transition, diffusées dans une vidéo qui a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Cet article se penche sur les implications de cette annonce, le contexte politique et les antécédents du colonel Andrianasoavina.

Les déclarations du colonel Andrianasoavina

Dans la vidéo qui a suscité une vive réaction, Charles Andrianasoavina, en exil politique depuis 2021, a affirmé qu’une réunion secrète aurait eu lieu impliquant le Chef de l’État, le ministre de la Défense et d’autres personnalités politiques. Selon lui, cette réunion aurait été consacrée à la décision de transférer des armes lourdes de l’armée vers la gendarmerie nationale. Il a également exhorté les membres des forces armées à ne pas se laisser manipuler par leurs supérieurs. Ses propos ont visé directement des figures politiques de premier plan, notamment le général Richard Ravalomanana et le président Andry Rajoelina, qu’il a critiqués avec virulence.

La réaction du ministère des forces armées

Face à ces accusations, le général Lala Monja Delphin Sahivelo a rapidement réagi, qualifiant les allégations du colonel Andrianasoavina de « fruits de son imagination ». Il a fermement démenti toute initiative de transfert d’armes lourdes, affirmant que les forces de sécurité avaient pour mission de protéger la population et non de la menacer. Toutefois, le ministre n’a pas confirmé ni infirmé la tenue de la réunion évoquée par le colonel, laissant planer un certain flou sur les événements.

Démenti des rumeurs de consignation des militaires

Le général Lala Monja Delphin a également démenti des informations relayées par le site d’actualité Africa Intelligence, qui affirmait que les militaires avaient été consignés en raison d’un risque de déstabilisation. Selon lui, cette consignation était liée à la sécurisation du processus électoral et à l’organisation de la journée des officiers, prévue pour le 12 janvier. Il a insisté sur le fait que les militaires circulaient normalement et que la situation était sous contrôle.

Un passé tumultueux

Le colonel Charles Andrianasoavina n’est pas étranger aux controverses. Accusé d’être l’un des principaux instigateurs de l’affaire BANI, considérée comme un coup d’État en 2010, il a été incarcéré à Tsiafahy avant de s’exiler à La Réunion. Après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle en 2015, il est retourné à Madagascar, mais a de nouveau choisi l’exil en 2021. Ses déclarations récentes s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques persistantes à Madagascar, où les rivalités entre anciens alliés de la transition continuent de faire surface.

Les raisons de la plainte

Le ministère des forces armées a évoqué plusieurs raisons justifiant la plainte contre le colonel Andrianasoavina. Parmi celles-ci figurent la complicité dans des actes de perturbation, la division des forces de sécurité, ainsi que le dénigrement des forces de l’ordre et du président de la République, qui est le commandant suprême des forces armées. Ces accusations soulignent la gravité des propos tenus par l’ancien colonel et la volonté de l’État de maintenir l’ordre et la cohésion au sein des forces armées.

Conclusion

L’annonce de la plainte contre le colonel Charles Andrianasoavina marque un tournant dans les relations entre l’État malgache et ses anciens dirigeants militaires. Alors que les tensions politiques demeurent palpables, cette affaire met en lumière les défis auxquels le pays est confronté en matière de gouvernance et de sécurité. Les prochaines étapes de cette affaire seront scrutées de près, tant par les acteurs politiques que par la population, qui attendent des réponses claires et des actions concrètes pour garantir la stabilité de Madagascar.

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