Une rencontre gourmande à Strasbourg
« Que mange une langouste ? » C’est par cette question intrigante que Stéphane Griffet, poissonnier passionné et patron de Cap d’Hag, a ouvert un atelier culinaire à la Halle du Marché Gare de Strasbourg. Ce jour-là, une vingtaine de jeunes des Brigades culinaires du Grand Est, un programme initié par La Tablée des chefs, se sont réunis pour explorer les merveilles de la mer. Parmi eux, Loann, Martin, Cécilia, Jasmin et Kishani, élèves de collèges de Mundolsheim et de Cronenbourg, ont enfilé leur tablier floqué « Brigades culinaires » pour une expérience inoubliable.
De la durabilité à la protection des ressources
L’atelier a débuté par une immersion dans le monde des crustacés. Les jeunes ont découvert différentes variétés de crevettes, dont la Vannamei, l’Indicus et la fameuse black tiger de Madagascar. Stéphane a expliqué les différences de qualité et de prix, soulignant l’importance de l’aquaculture durable. « La densité d’élevage des Vannamei est de 200 par mètre cube, tandis que celle de Madagascar n’est que de 4 », a-t-il précisé. Cette différence de milieu d’élevage, nourri par des rivières riches en phytoplancton, explique la qualité supérieure des crevettes label rouge.
Cécilia a partagé son expérience en décortiquant les crevettes, tandis que Martin a remarqué que le goût et la texture des crustacés varient considérablement. « L’éducation au goût, c’est tout un processus », a souligné Stéphane, insistant sur l’importance de sensibiliser les jeunes à la diversité des saveurs.
L’art du sushi et des makis
L’atelier s’est poursuivi avec la confection de sushis et de makis, une activité qui a captivé l’attention des jeunes. Kanchalee Burg, spécialiste de Cap d’Hag, a guidé les élèves dans la préparation de ces délices. « Il faut avoir la technique pour que le maki ne se casse pas », a encouragé Valentine, tandis que Walid s’appliquait à étaler le riz sur la feuille d’algues nori. Les rires et les échanges ont rythmé cette activité, où chacun a pu mettre la main à la pâte.
Sensibilisation à la pêche durable
Stéphane a également abordé les pratiques de pêche, en mettant en lumière les méthodes durables. Il a expliqué que le chalut, qui peut atteindre jusqu’à deux kilomètres de long, pose des problèmes environnementaux majeurs. « Les poissons s’accrochent et meurent noyés », a-t-il averti, soulignant l’importance de la protection des ressources halieutiques. Les jeunes ont ainsi pris conscience des enjeux liés à la pêche et à la consommation responsable.
Une expérience enrichissante
Les élèves ont eu l’opportunité de déguster différents types de saumon, y compris celui élevé à Loch Duart, qui est servi à la Cour d’Angleterre. Les différences de goût et de texture ont suscité des discussions animées. Yasmin, par exemple, a hésité à goûter, tandis que Cécilia a trouvé le saumon trop gras. Stéphane a expliqué que l’alimentation des poissons joue un rôle crucial dans leur qualité, et il a encouragé les jeunes à faire des choix éclairés.
Aline Kuentz, cheffe adjointe de direction à l’UMIH67, a souligné l’importance de ce programme : « Il permet aux jeunes d’acquérir les bons gestes et réflexes pour qu’ils puissent refaire les recettes à la maison, tout en les sensibilisant à l’alimentation durable et anti-gaspillage. »
Un engagement éducatif
Dominique Darquié, principale du collège de Mundolsheim, a également partagé son enthousiasme pour ce programme. « La cuisine est un bon média pour faire progresser les élèves », a-t-elle déclaré. Elle a souligné l’évolution des jeunes participants, qui acquièrent non seulement des compétences culinaires, mais aussi des valeurs de rigueur et de respect de l’environnement.
Conclusion : un avenir prometteur
L’atelier des Brigades culinaires à Strasbourg a été bien plus qu’une simple leçon de cuisine. C’était une immersion dans un monde de saveurs, de durabilité et de respect des ressources. Les jeunes participants sont rentrés chez eux avec des sushis faits maison, mais surtout avec une nouvelle appréciation pour la mer et ses trésors. Grâce à des initiatives comme celle-ci, l’avenir de notre alimentation semble prometteur, avec des générations conscientes et responsables.