La question de la souveraineté alimentaire est devenue un enjeu crucial pour Madagascar, un pays dont l’agriculture est à la fois une source de subsistance pour des millions de personnes et un pilier de son développement économique. Dans ce contexte, la Secrétaire d’Etat en charge de la Souveraineté Alimentaire, Tahian’Ny Avo Razanamahefa, a récemment accueilli une délégation chinoise, marquant ainsi une étape significative dans la transformation du système agricole malgache.
Un Partenaire Stratégique
La Chine s’affirme comme un partenaire stratégique pour Madagascar, notamment dans le cadre de la transformation de son agriculture. Cette collaboration a été renforcée suite à la participation du Président de la République, Andry Rajoelina, à la 9ème édition du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) en Chine. Le gouvernement malgache vise un objectif ambitieux : atteindre l’autosuffisance alimentaire d’ici 2025, avec un défi majeur consistant à enregistrer une production additionnelle d’un million de tonnes de riz hybride.
Tahian’Ny Avo Razanamahefa a souligné l’importance de cette coopération, déclarant : « La Chine est un partenaire stratégique de la Grande île car elle s’engage à apporter un soutien important pour pouvoir atteindre cette autosuffisance alimentaire. » La visite de la délégation chinoise, conduite par Shen Xiaoming, Secrétaire du Comité du Parti Communiste Chinois pour la Province de Hunan, témoigne de cet engagement.
Un Financement Conséquent
Pour soutenir cette initiative, le gouvernement chinois a octroyé un financement non remboursable de 200 millions de yuan, soit environ 184 milliards d’ariary. Ce montant substantiel vise à renforcer la coopération sino-malgache et à promouvoir la vulgarisation à grande échelle du riz hybride. Lors d’une récente séance de travail au centre de recherche à Mahitsy, des experts de l’Académie des Sciences Agricoles de la province de Hunan ont collaboré avec les autorités malgaches pour définir les modalités de mise en œuvre de ce projet.
« L’objectif consiste à renforcer la coopération sino-malgache sur la vulgarisation à grande échelle du riz hybride afin de répondre à la vision présidentielle », a précisé la Secrétaire d’Etat. La Chine s’engage également à fournir des semences de riz hybride pour couvrir une superficie de 1 200 hectares, un pas décisif vers l’augmentation de la production rizicole.
Transfert de Compétences et Innovation Technologique
Un autre aspect fondamental de cette collaboration est le transfert de compétences. La Chine ne se limite pas à fournir des financements et des semences, mais elle s’engage également à partager son expertise. Deux académiciens de l’Académie des Sciences Agricoles de la Province de Hunan, dont Bai Lianyang, un expert reconnu dans le domaine du riz hybride, seront présents à Madagascar pour accompagner la mise en œuvre de ce projet.
En outre, un laboratoire dédié au riz hybride a été inauguré à Mahitsy, en collaboration avec l’École Supérieure des Sciences Agronomiques de l’Université d’Antananarivo. Ce laboratoire jouera un rôle clé dans la sélection de nouvelles variétés de riz hybride, garantissant ainsi la durabilité et l’efficacité de la production agricole.
Conclusion
La collaboration entre Madagascar et la Chine dans le domaine de la souveraineté alimentaire représente une opportunité majeure pour le pays. Grâce à un soutien financier conséquent, à des semences de qualité et à un transfert de compétences, Madagascar se donne les moyens d’atteindre son objectif d’autosuffisance alimentaire d’ici 2025. La vision de Tahian’Ny Avo Razanamahefa et l’engagement de la Chine ouvrent la voie à une transformation significative du paysage agricole malgache, promettant un avenir plus prospère pour ses agriculteurs et sa population.
Cette initiative, si elle est mise en œuvre avec succès, pourrait non seulement réduire la dépendance de Madagascar vis-à-vis des importations de riz, mais également renforcer la sécurité alimentaire et améliorer les conditions de vie des Malgaches.
