Introduction
Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris n’est pas un événement sans précédent. En effet, ce n’est pas la première fois que ce pays, qui représente la deuxième économie la plus émettrice de gaz à effet de serre (GES) au monde, se retire d’un engagement climatique. Ce choix, pris sous l’administration Trump, a été un signal fort de désaccord avec les politiques de l’administration Obama. Aujourd’hui, alors que le Président Biden tente de rétablir le leadership américain sur la scène climatique, il est crucial de comprendre les implications de ce retrait et les défis qui en découlent pour la communauté internationale.
Les États-Unis : Un Pollueur Historique
Les États-Unis, en tant que deuxième plus grand émetteur de GES, ont une responsabilité particulière dans la lutte contre le changement climatique. Selon le principe du pollueur-payeur, ils devraient être parmi les plus gros contributeurs au financement des initiatives climatiques, telles que le Green Climate Fund et le Fond Perte et Dommage. En se retirant de l’Accord de Paris, les États-Unis montrent une absence de volonté d’assumer cette responsabilité, laissant les pays vulnérables sans soutien crucial pour faire face aux impacts du changement climatique.
Le Retour à l’Économie Carbonée
Sous l’administration Trump, une politique de « forage, forage, forage » a été mise en avant, marquant un retour à une économie carbonée. Les investissements dans les énergies fossiles, tels que le gaz et le pétrole, ont été privilégiés au détriment des initiatives de développement durable. Parallèlement, des figures comme Elon Musk et Jeff Bezos se concentrent sur la conquête spatiale, investissant davantage dans l’exploration de l’univers que dans l’aide au développement. Cette dichotomie souligne une vision à court terme qui néglige les enjeux climatiques urgents.
Les Voix des Pays du Sud
Dans ce contexte, les voix des pays du Sud et des nations les plus vulnérables semblent souvent étouffées. En tant qu’ancienne négociatrice pour le Continent africain et experte internationale, je ressens une profonde inquiétude. Ce n’est pas seulement une question de financement pour l’adaptation au changement climatique, mais aussi de l’avenir de notre « Maison commune ». Les actions des uns influencent les autres, et le climat s’affole, affectant tous les pays, qu’il s’agisse des États-Unis, de Madagascar, des Maldives, du Japon ou du Brésil. Cependant, les conséquences varient considérablement d’un pays à l’autre.
L’Accord de Paris : Un Cadre Multilatéral Essentiel
L’Accord de Paris représente le multilatéralisme à son meilleur. Il s’agit d’une plateforme où les nations peuvent collaborer pour résoudre des problèmes communs, en partageant responsabilités et droits. Bien que le multilatéralisme ne soit pas parfait, il offre un cadre essentiel pour les négociations, permettant aux pays vulnérables d’être entendus. En l’absence de ce cadre, les pays comme le nôtre se retrouvent souvent dans l’incapacité de négocier de manière équitable.
Un Recul Dramatique
Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris est indéniablement un recul dramatique pour la lutte contre le changement climatique. Cependant, il est essentiel de continuer à avancer, même sans leur participation. Les efforts des autres nations doivent compenser ce retrait, car il s’agit d’une bataille collective pour l’avenir de notre planète et des générations futures.
Conclusion : L’Espoir comme Remède
Face à ces défis, l’espérance doit être notre remède. Nous devons continuer à avancer avec optimisme, même si nous faisons face à des obstacles considérables. L’éveil des nations et la coopération internationale sont plus que jamais nécessaires pour surmonter cette crise climatique. Ensemble, nous pouvons construire un avenir durable, même en l’absence de certains acteurs majeurs.
Dr Baomiavotsé Vahinala RAHARINIRINA
Docteur en Sciences économiques
Enseignante-Chercheure à l’Université de Fianarantsoa
Chargé de recherche chez FERDI
Experte internationale en développement durable, transition écologique et changement climatique
Ancienne ministre de l’Environnement de Madagascar
Ancien négociateur durant deux COPs Climat
