Le Sommet africain de l’énergie, qui se tient à Dar es Salaam, représente une étape cruciale dans la quête d’un accès universel à l’électricité sur le continent. Alors que plus de 600 millions de personnes en Afrique vivent encore sans électricité, cet événement offre une plateforme pour discuter des solutions concrètes et des initiatives innovantes visant à surmonter ce défi majeur.
Un défi de taille
L’absence d’accès à l’électricité constitue un frein au développement dans des domaines essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité. À Madagascar, par exemple, seulement 30 % de la population a accès à l’électricité, illustrant ainsi l’ampleur de ce défi. Cette situation est alarmante, car elle limite les opportunités de développement et de progrès pour des millions de personnes.
Des solutions en vue
Réunis à Dar es Salaam, des décideurs gouvernementaux, des chefs d’État, des investisseurs et des experts travaillent ensemble pour élaborer des stratégies visant à améliorer l’accès à l’électricité. Parmi les initiatives phares, la Mission 300, soutenue par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), se distingue. Son objectif ambitieux est de connecter 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030, avec un budget de 40 milliards de dollars. Ce financement, provenant d’institutions financières et d’investisseurs privés, sera alloué aux pays qui adoptent des politiques incitatives et qui privilégient les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, reconnue pour son faible coût et son impact environnemental réduit.
Une opportunité pour Madagascar
Pour Madagascar, ce sommet représente une occasion décisive de promouvoir ses projets d’électrification rurale et de développement des énergies renouvelables. Avec 70 % de la population, soit près de 21 millions de Malgaches, privés d’électricité, la situation est devenue une urgence humanitaire. L’accès à l’électricité est essentiel pour améliorer l’éducation, la santé et l’accès à l’information.
En décembre 2024, une consultation à Antananarivo avec des acteurs publics et privés a renforcé le dossier d’intégration de Madagascar au programme Mission 300. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Jean Baptiste Olivier, a souligné l’urgence d’attirer des financements et des entreprises prêtes à investir. Il a déclaré : « Notre objectif est d’octroyer de l’électricité à 70 à 80 % de la population. Cela nécessite des fonds et des initiatives ambitieuses. »
Collaboration et diversification
Les autorités malgaches, représentées par Jean Baptiste Olivier et la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, renforcent leur collaboration avec des partenaires tels que le Climate Investment Funds (CIF). Madagascar s’engage à diversifier ses ressources énergétiques et à réduire l’utilisation du bois et du charbon de bois, qui représentent actuellement 95 % des sources d’énergie domestique. Cette transition vers des énergies renouvelables est non seulement nécessaire pour l’environnement, mais elle est également essentielle pour garantir un avenir énergétique durable pour les générations futures.
Conclusion
Le Sommet africain de l’énergie à Dar es Salaam est bien plus qu’un simple rassemblement ; c’est une opportunité unique de transformer le paysage énergétique de l’Afrique. En unissant les efforts des gouvernements, des investisseurs et des experts, il est possible de surmonter les défis liés à l’accès à l’électricité et de garantir un avenir meilleur pour des millions de personnes. Pour Madagascar, cette initiative pourrait être le catalyseur d’un changement significatif, permettant à la population d’accéder à une ressource essentielle pour son développement. L’engagement collectif et les initiatives audacieuses sont la clé pour faire de l’accès à l’électricité un droit pour tous.