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Antananarivo

COMMISSION DE L’OCÉAN INDIEN – Le projet d’espace agricole commun prend forme – gazety

Le 24 avril prochain, Antananarivo accueillera le 5e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI). À l’approche de cet événement, une initiative majeure a été mise en avant lors de la récente conférence ministérielle sur la sécurité alimentaire et la nutrition, tenue au Carlton à Anosy. Sous l’impulsion d’Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, la création d’un Espace commun agricole émerge comme un projet phare, visant à renforcer la sécurité alimentaire dans la région indianocéanique.

Un Appel à l’Action

Dans son discours d’ouverture, Edgard Razafindravahy a lancé un appel clair : « Le moment est venu, agissons. » Cette déclaration souligne l’urgence d’une action collective face aux défis alimentaires croissants auxquels sont confrontés les États membres de la COI. L’initiative d’un Espace commun agricole, portée par Razafindravahy depuis sa prise de fonction en octobre dernier, vise à mutualiser les ressources, les compétences et les actions pour garantir la sécurité et la souveraineté alimentaire dans la région.

Les Engagements des États Membres

La conférence a abouti à l’adoption d’une déclaration ministérielle comprenant six engagements, dont le principal est la mise en place de cet Espace agricole commun. François Sergio Hajarison, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage de Madagascar, a souligné que cette initiative est au cœur des préoccupations des États membres, reflétant une volonté collective d’agir pour un avenir alimentaire durable.

Les Trois Piliers de l’Initiative

L’initiative repose sur trois piliers fondamentaux :

  1. Identification d’une Zone de Production Alimentaire Sécurisée : Il s’agit de déterminer des zones stratégiques pour la production alimentaire, garantissant ainsi une sécurité alimentaire accrue.

  2. Facilitation de la Libre Circulation des Biens : Cela implique l’harmonisation des normes sanitaires et phytosanitaires, ainsi que la création de laboratoires dans chacun des cinq États membres pour garantir la qualité des produits échangés.

  3. Promotion de la Libre Circulation des Personnes et des Compétences : Ce pilier vise à encourager les échanges de savoir-faire et de ressources humaines, essentiels pour le développement agricole.

Un Modèle Inspiré de l’Union Européenne

Edgard Razafindravahy a évoqué la possibilité de s’inspirer du modèle de l’Union européenne, qui a débuté par une coopération autour des secteurs du charbon et de l’acier avant d’élargir son champ d’action. Il a plaidé pour une approche similaire au sein de la COI, en se concentrant sur les filières stratégiques déjà identifiées et en valorisant la production locale.

L’Engagement des États Membres

Les représentants des États membres ont exprimé leur soutien à cette initiative. Flavien Joubert, ministre seychellois de l’Agriculture, a affirmé que les Seychelles soutiennent pleinement les actions proposées, soulignant l’importance d’une coopération régionale renforcée. De son côté, le ministre Hajarison a mis en avant le rôle central de Madagascar, qui aspire à redevenir le grenier de l’océan Indien.

Un Avenir à Construire Ensemble

Edgard Razafindravahy a conclu son discours en insistant sur la nécessité d’agir ensemble pour relever les défis de la sécurité alimentaire. « Notre avenir dépend de notre capacité à agir avec audace et détermination », a-t-il déclaré. L’objectif est clair : faire de l’Indianocéanie une région capable de nourrir sa population grâce à ses propres ressources, tout en créant des opportunités pour les producteurs locaux.

Le Rôle du Secteur Privé

Pour que cette initiative prenne forme, un engagement fort du secteur privé est indispensable. La COI dispose déjà d’un outil technique, le Programme régional de sécurité alimentaire et de nutrition (PRESAN), qui pourra accompagner la mise en œuvre de cet Espace agricole commun.

Conclusion

La création d’un Espace commun agricole au sein de la COI représente une avancée significative vers une sécurité alimentaire durable dans la région indianocéanique. En unissant leurs forces, les États membres peuvent non seulement réduire leur dépendance aux importations, mais aussi renforcer leur résilience face aux crises mondiales. Le 5e Sommet à Antananarivo sera une occasion cruciale pour concrétiser ces ambitions et poser les bases d’une coopération régionale fructueuse.

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