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CODE PÉNAL – Madagascar plaide pour l’introduction de la peine de castration devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Antananarivo, 30 Janvier, 11h30 – La question de la peine de castration chirurgicale pour les auteurs de viols à Madagascar suscite des débats passionnés. Malgré les nombreuses demandes de révision ou d’abrogation des récentes dispositions du Code pénal, les autorités malgaches restent fermement attachées à cette réforme adoptée en 2024. Gabrielle Raby Savatsarah, présidente de la Commission Justice à l’Assemblée nationale et ancienne secrétaire générale du ministère de la Justice, a récemment défendu cette mesure devant le Conseil des droits de l’homme à Genève.

Une Réponse à l’Atrocité des Violences Sexuelles

Gabrielle Raby Savatsarah justifie l’instauration de la peine de castration par la nécessité d’adopter une “nouvelle forme de répression à la hauteur de la gravité du viol”. Elle souligne l’horreur des viols, qualifiant ces actes de “l’une des pires formes de tortures et de traitement inhumain”. Selon elle, les traumatismes physiques et psychologiques infligés aux victimes sont souvent irréversibles, ce qui rend la réponse de l’État indispensable.

Insuffisance des Peines Actuelles

L’ancienne secrétaire générale du ministère de la Justice critique les peines actuellement en vigueur, les qualifiant de “ni suffisantes, ni efficaces, ni adaptées”. Elle met en avant l’objectif de renforcer la protection des enfants contre les violences sexuelles, en particulier ceux de moins de 10 ans. Cette réforme s’inscrit dans le cadre de la ratification par Madagascar de la Convention des droits de l’enfant et de la charte africaine pour les droits et le bien-être de l’enfant.

Dissuasion des Prédateurs Sexuels

En intégrant la castration parmi les peines pour viol, l’État malgache vise à “dissuader et neutraliser les prédateurs sexuels”. Gabrielle Raby Savatsarah affirme que ces mesures sont largement soutenues par la population malgache, qui voit en elles une réponse nécessaire à un fléau social.

Les Appels à la Révision de la Loi

Cependant, cette réforme ne fait pas l’unanimité. Des pays comme l’Espagne ont exprimé leur préoccupation lors de la présentation du rapport de Madagascar à Genève. La Commission nationale indépendante des droits humains (CNIDH) a également recommandé de revoir le Code pénal pour le mettre en conformité avec la Convention contre la torture.

Opposition des Acteurs Nationaux et Internationaux

De nombreuses organisations, tant nationales qu’internationales, s’opposent à la peine de castration. Le Centre for Civil and Political Rights, l’Observatoire national des droits humains, le Conseil national des femmes de Madagascar, Transparency International Initiative Madagascar, et l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture (Acat) ont tous souligné que cette peine est “contraire au principe d’interdiction de la torture”. Ces voix s’élèvent pour rappeler que la lutte contre la violence sexuelle doit se faire dans le respect des droits humains.

Conclusion

La question de la peine de castration à Madagascar illustre les tensions entre la nécessité de protéger les victimes de viol et le respect des droits fondamentaux. Alors que les autorités défendent leur position, les critiques continuent de s’intensifier, appelant à une réflexion plus profonde sur les méthodes de répression et de prévention des violences sexuelles. La société malgache se trouve à un carrefour, où le besoin de justice pour les victimes doit être équilibré avec le respect des droits de tous les individus.

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