Introduction
La saison des pluies 2024-2025 débute sous un ciel lourd de promesses non tenues. Alors que les agriculteurs de Madagascar espèrent désespérément des précipitations pour soulager la chaleur accablante et la pénurie d’eau, la réalité est bien différente. Les rizières, autrefois luxuriantes, se transforment en paysages arides, témoignant d’une crise hydrique qui menace la sécurité alimentaire et la vie quotidienne des Malgaches.
Un Témoignage Éloquent
Tsilavina Ratsitovahy, un agriculteur d’Ambohidrabiby, observe avec désespoir ses plants d’oignons se flétrir. « Cela fait un mois qu’ils n’ont pas été arrosés, car il n’y a pas d’eau », déclare-t-il. Dans cette commune à vocation agricole, l’eau est devenue un objet de conflit. Les paysans se disputent pour obtenir une petite quantité d’eau pour irriguer leurs champs. « C’est du jamais vu ! », s’exclame-t-il, illustrant l’urgence de la situation.
Une Attente Insupportable
La région des Hautes Terres, notamment Analamanga, attend avec impatience des pluies qui semblent bouder. Les précipitations n’ont eu lieu qu’une seule fois, le 19 octobre, alors que l’année précédente, elles étaient déjà abondantes dès le début du mois. Ranoroarimanana, une autre paysanne, partage son inquiétude : « Nous approchons la fin du mois de novembre, mais toujours pas de pluie. »
Des Conséquences Alarmantes
Le retard des précipitations entraîne des conséquences désastreuses. Les sources d’eau se tarissent, et le niveau des rivières autour d’Antananarivo est au plus bas. À Ambohimangakely, la rivière d’Ampasimbe ne laisse qu’un mince filet d’eau. Même la rivière de Mandraka, réputée pour sa capacité de rétention d’eau, est à son niveau le plus bas. Cette situation met en péril non seulement l’agriculture, mais aussi l’accès à l’eau potable pour les populations locales.
Une Chaleur Insupportable
La chaleur est également devenue insupportable. À Antananarivo, les températures maximales atteignent régulièrement 30°C, avec des pics à 33°C. Dans la région de Menabe, des températures proches de 40°C sont attendues. Cette chaleur extrême favorise la prolifération des feux de brousse et des incendies de forêt, aggravant encore la situation. Les images de superficies brûlées le long des routes nationales sont accablantes, et la fumée crée un brouillard épais, rendant la circulation difficile.
Un Cycle de Destruction
Les feux de brousse et de forêt, loin d’être de simples accidents, sont souvent le résultat d’une gestion inappropriée des terres. « Nous nous auto-sabotons en brûlant la végétation », déplorent des ingénieurs en météorologie. Ces incendies bloquent les précipitations, exacerbant ainsi la sécheresse. Météo Madagascar a déjà averti des risques de périodes sèches dans plusieurs régions, dont Melaky, Menabe et Vakinankaratra, mais la situation à Antananarivo ne semble pas beaucoup mieux.
Une Lueur d’Espoir ?
Malgré cette situation alarmante, il y a peut-être une lueur d’espoir. Selon les prévisions de Météo Madagascar, des conditions météorologiques favorables aux précipitations pourraient se manifester à partir de ce week-end. Les agriculteurs et les habitants d’Antananarivo espèrent que ces prévisions se concrétiseront et apporteront enfin l’eau tant attendue.
Conclusion
La sécheresse qui frappe Madagascar est un rappel brutal de la fragilité de notre environnement et de l’importance de la gestion durable des ressources en eau. Alors que les agriculteurs luttent pour sauver leurs récoltes et que les communautés font face à une crise d’eau, il est crucial de prendre des mesures pour préserver cette ressource vitale. La solidarité et l’action collective seront essentielles pour surmonter cette crise et garantir un avenir durable pour les générations à venir.