Le ministère de l’Éducation nationale a récemment annoncé des mesures significatives pour lutter contre les violences en milieu scolaire, dans le cadre du plan ambitieux intitulé « Brisons le silence, agissons ensemble ». Ce plan vise à créer un environnement scolaire plus sûr pour tous les élèves, en mettant l’accent sur la prévention, la détection et la gestion des incidents de violence.
Un questionnaire anonyme pour les élèves
Dans le cadre de ce plan, un questionnaire anonyme sera mis à disposition des élèves, notamment ceux en internat ou de retour de voyage scolaire avec nuitée. Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, souligne que ces moments peuvent être des périodes de vulnérabilité pour les jeunes. Ce dispositif sera d’abord testé dans plusieurs établissements avant d’être généralisé à l’ensemble des écoles publiques et privées à la rentrée 2025. L’objectif est de permettre aux élèves de s’exprimer librement sur les violences qu’ils pourraient subir ou observer, sans craindre de représailles.
Trois piliers pour structurer le plan
Le plan « Brisons le silence, agissons ensemble » repose sur trois piliers fondamentaux :
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Mécanisme de remontée des incidents : Les établissements privés sous contrat seront désormais tenus de mettre en place un système de signalement des incidents de violence. Ce mécanisme vise à garantir que chaque acte de violence soit documenté et traité de manière appropriée.
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Durcissement des contrôles : Les contrôles au sein des établissements privés seront renforcés. Cela inclut des inspections régulières pour s’assurer que les mesures de sécurité et de prévention sont bien appliquées.
- Prise en compte de la parole des élèves : Le plan met également l’accent sur l’importance d’écouter les élèves. Leur parole sera valorisée et considérée comme un élément clé dans la lutte contre les violences scolaires.
Un numéro d’alerte pour une intervention rapide
Le numéro national 119, dédié à l’enfance en danger, évoluera pour permettre une alerte directe des équipes académiques en cas de signalement de violences dans un établissement scolaire. Cela permettra une intervention rapide et efficace, qu’il s’agisse d’un établissement public ou privé. Les équipes académiques pourront alors diligenter des contrôles pour évaluer la situation et prendre les mesures nécessaires.
Signalement systématique dans les établissements privés
Lors d’une récente intervention sur Franceinfo, Élisabeth Borne a encouragé les établissements privés sous contrat à adopter un système de signalement systématique, similaire à celui déjà en place dans les établissements publics via l’application « Faits établissement ». Un décret, attendu dans les semaines à venir, rendra ce signalement obligatoire. Les contrôles des établissements privés, déjà renforcés, seront intensifiés pour garantir la sécurité des élèves.
Enquête en cours à Notre-Dame de Bétharram
Parallèlement à ces mesures, une enquête est en cours à l’établissement Notre-Dame de Bétharram, également connu sous le nom de Le Beau Rameau. Une commission d’enquête parlementaire a été constituée, et des auditions sont prévues, notamment celle d’Alain Esquerre, porte-parole des victimes. Élisabeth Borne a prévu de le rencontrer pour recueillir ses suggestions sur le plan « Brisons le silence, agissons ensemble ».
Les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), co-rapporteurs de l’enquête, se sont également rendus au ministère de l’Éducation nationale pour obtenir des éléments de preuve. De plus, le rectorat de Bordeaux mène des contrôles sur l’établissement, mobilisant huit membres du personnel de l’Éducation nationale pour une évaluation approfondie.
Conclusion
Les mesures annoncées par le ministère de l’Éducation nationale représentent un pas important vers la création d’un environnement scolaire plus sûr. En renforçant la surveillance, en facilitant le signalement des violences et en valorisant la parole des élèves, le plan « Brisons le silence, agissons ensemble » vise à éradiquer les violences en milieu scolaire. Il est essentiel que chaque acteur de la communauté éducative s’engage dans cette démarche pour garantir la sécurité et le bien-être des élèves.