L’équipe nationale de Madagascar, les Barea, se trouve dans une situation délicate. Malgré les efforts déployés pour moderniser son infrastructure sportive, elle ne peut toujours pas jouer dans son propre stade, le stade Barea d’Antananarivo. La Confédération africaine de football (CAF) a récemment refusé d’homologuer l’enceinte pour la troisième fois en moins de deux ans, forçant ainsi la sélection malgache à disputer ses prochains matchs de qualification pour la Coupe du Monde au Maroc. Cet article explore les raisons de cette situation, les implications pour le football malgache et les perspectives d’avenir.
Un investissement colossal, mais des défis persistants
Le stade Barea a été construit en 2021 pour un montant impressionnant de 77 millions de dollars. Destiné à devenir un symbole du football malgache, il a été conçu selon les normes de la FIFA. Cependant, la tragédie survenue lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux des îles de l’océan Indien en 2023, où treize personnes ont perdu la vie dans une bousculade, a conduit à la perte de son homologation. Cet événement tragique a mis en lumière des lacunes en matière de sécurité, mais la CAF a également exprimé des préoccupations concernant l’état de la pelouse.
Des normes évolutives et des attentes élevées
Le secrétaire d’État chargé du stade, Gérard Andriamanohisoa, a exprimé son désarroi face à l’évolution constante des normes imposées par la CAF. Dans une déclaration à RFI, il a souligné que « tout peut évoluer au niveau de la CAF », rendant difficile pour Madagascar de suivre le rythme des nouvelles recommandations. Il a également fait valoir que le pays a investi massivement dans le football et que le stade, construit selon les normes de la FIFA, mérite d’être homologué. Cette situation soulève des questions sur la cohérence des critères d’homologation et sur la capacité des pays en développement à répondre à des exigences parfois inaccessibles.
Une collaboration en vue
Pour tenter de résoudre ces problèmes, des techniciens de la CAF et de la FIFA devraient se rendre à Madagascar afin de travailler à la restauration de la pelouse du stade Barea. Cette initiative pourrait offrir une lueur d’espoir pour le football malgache, en permettant à l’équipe nationale de retrouver son antre et de jouer devant son public. Cependant, il reste à voir si ces efforts seront suffisants pour satisfaire les exigences de la CAF.
Implications pour le football malgache
L’incapacité de l’équipe nationale à jouer dans son propre stade a des conséquences significatives. Non seulement cela limite les opportunités pour les joueurs de se produire devant leurs supporters, mais cela affecte également le moral de l’équipe et l’engouement des fans. Le football est un élément central de l’identité nationale à Madagascar, et le fait de devoir jouer à l’étranger peut créer un sentiment de déconnexion entre l’équipe et ses supporters.
Conclusion : un avenir incertain
La situation actuelle du stade Barea d’Antananarivo illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays en développement dans le domaine du sport. Alors que Madagascar continue de faire des efforts pour améliorer ses infrastructures, il est essentiel que la CAF prenne en compte les réalités locales et travaille en collaboration avec les autorités malgaches pour trouver des solutions durables. L’avenir du football à Madagascar dépendra en grande partie de la capacité du pays à surmonter ces obstacles et à offrir à ses joueurs et à ses supporters l’expérience qu’ils méritent.