Le cancer du col de l’utérus est une réalité tragique pour de nombreuses femmes à Madagascar, où il représente la première cause de mortalité par cancer. Pourtant, cette maladie est évitable grâce à la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), son principal responsable. Dans cet article, nous explorerons la situation actuelle, les défis liés à la vaccination et l’importance du dépistage précoce.
Une découverte alarmante
Lors d’une récente réunion de restitution des résultats d’une mission de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Madagascar, en partenariat avec la Fondation Akbaraly, des données préoccupantes ont été présentées. Dans le district de Marovoay, 42,7 % des femmes âgées de 18 à 49 ans sont porteuses du HPV. À Ambanja, sur 8 432 personnes examinées, 39,3 % sont également infectées. Ces chiffres soulignent l’ampleur de la propagation du virus et le risque élevé de développer un cancer du col de l’utérus.
Le professeur Luciano Tuseo, directeur adjoint de la Fondation Akbaraly, a déclaré que « l’infection par le HPV représente le plus grand problème de santé publique par rapport aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) ». Bien que le système immunitaire élimine spontanément l’infection dans 90 % des cas, une infection persistante à risque élevé peut mener à des cancers graves.
Un vaccin encore peu accessible
Malgré l’efficacité prouvée du vaccin anti-HPV, son accès reste limité à Madagascar, comme dans de nombreux pays africains. Les recommandations médicales stipulent qu’il est essentiel de se faire vacciner avant les premières relations sexuelles pour prévenir le cancer du col de l’utérus. Cependant, le professeur Tuseo insiste : « Sans vaccination, il est impossible d’éliminer le cancer du col de l’utérus. »
Le ministère de la Santé publique a récemment approuvé un plan de vaccination contre le HPV, et des efforts sont en cours pour généraliser son accès. Introduit à Madagascar en 2014-2015, le vaccin est actuellement en phase de mise à l’échelle, avec un dossier soumis à Gavi, l’Alliance du Vaccin.
L’importance du dépistage précoce
En raison des difficultés d’accès au vaccin, le dépistage précoce devient une priorité dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. Détecté à temps, ce cancer peut être traité efficacement, réduisant ainsi le risque de mortalité. La Fondation Akbaraly, en partenariat avec le ministère de la Santé publique, a réalisé près de 71 000 dépistages depuis 2013. En 2024, 10 900 tests ont été effectués, révélant un taux d’anomalies de 9,4 %.
Le dépistage précoce est donc crucial pour sauver des vies. Les femmes doivent être informées des risques et encouragées à se soumettre à des tests réguliers. La sensibilisation à cette problématique est essentielle pour changer les mentalités et inciter à l’action.
Conclusion
La lutte contre le cancer du col de l’utérus à Madagascar est un défi de santé publique majeur. Bien que la vaccination contre le HPV soit une solution efficace, son accessibilité limitée constitue un obstacle. Le dépistage précoce, quant à lui, est une stratégie essentielle pour réduire la mortalité liée à cette maladie.
Il est impératif que les autorités sanitaires, les organisations non gouvernementales et la communauté internationale unissent leurs efforts pour améliorer l’accès à la vaccination et au dépistage. En agissant ensemble, nous pouvons espérer un avenir où le cancer du col de l’utérus ne sera plus une menace pour la santé des femmes à Madagascar.