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Tensions entre l’État et l’Église – gazety

Introduction

Depuis plusieurs semaines, Madagascar est le théâtre d’une montée des tensions entre l’État et les chefs religieux des différentes confessions au sein du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM). Ces derniers, inquiets de la situation socio-économique du pays, n’hésitent pas à exprimer leurs critiques envers le gouvernement, mettant en lumière des problématiques pressantes telles que la pauvreté, la corruption et les pénuries de ressources essentielles.

Les Premières Salves de Critique

La Conférence des évêques de Madagascar (CEM) a été la première à tirer la sonnette d’alarme. Dans une déclaration publiée le 15 novembre, les évêques catholiques ont dénoncé la gestion de l’eau et de l’électricité, ainsi que l’augmentation du coût de la vie. Ils ont qualifié la pénurie d’eau d’« homicide indirect », soulignant l’importance vitale de cette ressource pour la population. Cette déclaration a marqué le début d’une série de critiques qui ne cessent de s’intensifier.

Un Appel à l’Action

Le cardinal Désiré Tsarahazana, dans son message de Noël, a également mis en exergue l’enlisement de la situation nationale. À Farafangana, Monseigneur Fabien Raharilamboniaina a insisté sur le lien entre la pauvreté des habitants et les feux de forêt qui ravagent la région. Il a appelé les responsables étatiques à « trouver des solutions pour redresser la situation », illustrant ainsi l’urgence d’une action concertée.

La Réaction du FFKM

Le 5 décembre, le FFKM a publié une déclaration qui a réaffirmé les préoccupations des chefs religieux concernant l’appauvrissement de la population. Ces critiques, bien que fondées sur des réalités socio-économiques, sont perçues par certains comme une ingérence dans les affaires politiques. Le pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa, président de l’Église réformée FJKM, a même fait référence aux exactions d’Hérode, une allusion qui a été interprétée comme une critique directe du pouvoir en place.

Des Relations Tendus avec le Pouvoir

Les relations entre les leaders religieux et l’État sont déjà tendues, notamment suite à des déclarations controversées faites par des membres de la FJKM. Le vice-président de cette confession avait précédemment exprimé des réserves sur la pertinence des élections présidentielles de 2023, ce qui a suscité des réactions hostiles de la part de certains responsables étatiques. Les tensions se sont accentuées avec la montée en puissance de nouvelles confessions chrétiennes, qui attirent un nombre croissant de fidèles.

Démenti et Appel à la Collaboration

Malgré ces tensions, le révérend Vonjisoa Tahiana Ranaivoarivelo, secrétaire général du FFKM, a démenti l’existence d’un différend avec l’État, qualifiant les accusations de « politisation » des déclarations de l’Église. Il a plaidé pour une complémentarité entre le rôle de l’État et de l’Église dans le développement du pays. Benjamin Alexis Rakotomandimby, ministre de la Justice, a également souligné l’importance d’un dialogue constructif, affirmant que le président de la République est à l’écoute des propositions de l’Église.

Conclusion

La situation actuelle à Madagascar met en lumière un besoin urgent de dialogue entre les chefs religieux et l’État. Les critiques formulées par le FFKM ne sont pas seulement des attaques, mais plutôt des appels à l’action pour améliorer la vie des citoyens. Alors que les tensions persistent, il est essentiel que les deux parties trouvent un terrain d’entente pour aborder les défis socio-économiques qui touchent le pays. La collaboration entre l’État et les Églises pourrait être la clé pour un avenir meilleur pour Madagascar.

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