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des formations en nutrition en milieu rural pour lutter contre la malnutrition chez les enfants – gazety

À Madagascar, sur les haute-terres centrales, la nature offre une abondance de fruits et légumes, notamment aux abords des zones volcaniques. Pourtant, malgré cette richesse, la malnutrition chronique reste un problème majeur. Dans la région de l’Itasy, un enfant de moins de cinq ans sur deux souffre de retard de croissance, principalement dû à un manque de diversification alimentaire. Face à cette situation alarmante, des initiatives innovantes émergent, comme des cours de cuisine dispensés par des nutritionnistes aux agricultrices locales. Ces ateliers visent à transformer les habitudes alimentaires et à promouvoir une alimentation équilibrée.

Un cours de cuisine pour changer les mentalités

Dans le village d’Ambararatabe, Linah Raheriniaina, promotrice nutrition pour Action contre la Faim (ACF), anime un cours de cuisine avec une trentaine de mères de famille. L’objectif est clair : utiliser les denrées disponibles localement pour concocter des plats nutritifs. Linah insiste sur l’importance de l’hygiène, rappelant aux participantes de se laver les mains et de nettoyer les ustensiles avant de commencer. Ce moment de convivialité est bien plus qu’un simple cours de cuisine ; c’est une véritable sensibilisation aux enjeux de la nutrition.

Les patates douces à chair orange, introduites récemment dans la région, sont mises à l’honneur. Ces tubercules sont riches en vitamines et représentent une alternative nutritive au riz, aliment de base de la population. Linah engage les participantes en leur posant des questions sur les bienfaits des aliments colorés, soulignant l’importance d’un repas équilibré composé d’au moins sept ingrédients différents.

Les défis de la consommation locale

Malgré la production de patates douces et d’autres légumes, de nombreuses agricultrices, comme Hanitra, se retrouvent dans une situation paradoxale. Bien qu’elles cultivent des aliments nutritifs, elles les vendent souvent pour subvenir aux besoins financiers de leur famille, laissant peu de place à la consommation personnelle. Hanitra explique que le riz qu’elle récolte est destiné à sa famille, tandis que les autres cultures sont vendues pour payer les frais scolaires et d’autres dépenses quotidiennes.

Cette réalité met en lumière le défi auquel sont confrontées les familles rurales : comment équilibrer les besoins économiques et nutritionnels ? Les cours de cuisine offrent un espace de discussion et d’encouragement, où les femmes partagent leurs expériences et s’inspirent mutuellement pour modifier leurs habitudes alimentaires.

Un changement progressif vers une alimentation équilibrée

Faratiana, une jeune mère de famille, témoigne des bénéfices qu’elle a tirés de ces cours. Elle a commencé à intégrer la patate douce dans son alimentation quotidienne, en préparant même du pain à base de ce tubercule. Pour elle, ces ateliers ont été une révélation : « Sans ces cours, je n’aurais jamais cuisiné toutes ces nouvelles choses. Grâce à la « patate orange », on a même diminué notre consommation de riz. » Son expérience illustre l’impact positif que peuvent avoir ces initiatives sur les habitudes alimentaires des familles.

Le chemin vers une alimentation équilibrée est semé d’embûches, mais des femmes comme Faratiana montrent qu’il est possible de changer, même dans un contexte difficile. En apprenant à cuisiner avec les produits de leur potager, elles découvrent de nouvelles façons de se nourrir, tout en contribuant à la lutte contre la malnutrition.

Conclusion : un défi à relever

La malnutrition à Madagascar, et particulièrement dans les zones rurales comme l’Itasy, est un problème complexe qui nécessite des solutions innovantes et durables. Les cours de cuisine animés par des nutritionnistes représentent une approche prometteuse pour sensibiliser les populations aux enjeux d’une alimentation équilibrée. En encourageant les agricultrices à consommer les produits qu’elles cultivent, ces initiatives visent à transformer les habitudes alimentaires et à améliorer la santé des enfants.

La route est encore longue, mais chaque petit pas compte. En unissant leurs efforts, les communautés peuvent espérer un avenir où la malnutrition ne sera plus une fatalité, mais un défi surmonté grâce à l’éducation et à la solidarité.

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