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Clôture de la deuxième session ordinaire du Parlement

Clôture de la Deuxième Session Ordinaire du Parlement Malgache : Un Bilan Contrasté

Le vendredi dernier, les deux chambres du parlement malgache, l’Assemblée Nationale et le Sénat, ont officiellement clôturé leur deuxième session ordinaire de l’année. Cette session, qui a duré 59 jours, a été marquée par des débats intenses et l’adoption de plusieurs projets de loi, mais elle a également mis en lumière des lacunes préoccupantes dans le fonctionnement de ces institutions.

Une Session Productive mais Éphémère

Sous la présidence du vice-président Augustin Andriamananoro à l’Assemblée Nationale et du général retraité Richard Ravalomanana au Sénat, les parlementaires ont travaillé dans le respect du calendrier légal. De nombreux projets de loi ont été examinés et adoptés, reflétant une volonté de modernisation et de développement pour Madagascar. Parmi les mesures phares, le projet de loi de finances pour l’année 2025 a été adopté sans modification, témoignant d’un consensus sur les priorités économiques du pays.

Les ministres du gouvernement ont joué un rôle actif en soutenant chaque projet, soulignant l’importance de ces lois pour l’avenir de Madagascar. Cependant, malgré cette apparente productivité, les résultats concrets de cette session laissent à désirer.

Un Manque de Transparence et de Dialogue

Un des points les plus préoccupants de cette session a été l’absence de la traditionnelle séance de question-réponse entre le gouvernement et l’Assemblée Nationale. Selon l’article 102 de la Constitution malgache, cette séance est essentielle pour assurer la transparence et la responsabilité du gouvernement. Pourtant, il s’agit de la cinquième fois consécutive que cette disposition n’est pas respectée.

Ce manquement soulève des questions sur la volonté du gouvernement de se soumettre à un contrôle démocratique. Les présidents des deux chambres ont appelé la population à la patience en attendant les résultats des élections communales et municipales, mais cette attitude pourrait être perçue comme une tentative de détourner l’attention des manquements institutionnels.

Une Conjoncture Politique Tendue

La situation politique à Madagascar est marquée par des tensions croissantes, exacerbées par des élections récentes. Les discours des présidents des deux chambres ont mis l’accent sur la nécessité de travailler en bonne intelligence avec les élus issus des scrutins, mais cela ne suffit pas à apaiser les inquiétudes des citoyens. La population attend des réponses claires et des actions concrètes de la part de ses représentants.

Le manque de dialogue entre le gouvernement et le parlement pourrait également avoir des répercussions sur la confiance des citoyens envers leurs institutions. Dans un contexte où la transparence et la responsabilité sont plus que jamais nécessaires, cette situation est d’autant plus préoccupante.

Conclusion : Vers une Réforme Nécessaire

La clôture de cette deuxième session ordinaire du parlement malgache met en lumière des réussites, mais également des lacunes qui ne peuvent être ignorées. Si l’adoption de lois importantes est un pas dans la bonne direction, le manque de dialogue et de transparence entre le gouvernement et l’Assemblée Nationale soulève des questions sur l’avenir démocratique du pays.

Il est impératif que les parlementaires prennent conscience de leur rôle crucial dans la gouvernance et la représentation des citoyens. Pour restaurer la confiance du public, des réformes doivent être envisagées afin de garantir le respect des dispositions constitutionnelles et d’assurer un véritable contrôle démocratique sur l’action gouvernementale. Madagascar mérite un parlement qui non seulement légifère, mais qui engage également un dialogue constructif avec le gouvernement et la population.

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