À Sambava, une ville située sur la côte est de Madagascar, un projet innovant de l’UNESCO, connu sous le nom de BIOCOM, transforme des vies en alliant conservation de la biodiversité et développement communautaire. Ce projet ambitieux ne se contente pas de protéger l’environnement, il offre également aux habitants des compétences techniques essentielles pour un avenir durable. À travers cette initiative, les bénéficiaires prennent conscience de l’importance de leur patrimoine naturel et s’engagent à le préserver pour les générations futures.
Un Passé Douloureux : L’Exploitation Illégale des Ressources
Pendant des années, de nombreux habitants de Sambava, comme l’un des bénéficiaires du projet, ont été contraints de vivre de l’exploitation illégale des forêts. La production de charbon de bois était une source de revenus, mais elle était aussi synonyme de danger. Les risques de blessures lors des incursions clandestines dans les réserves forestières et la peur constante des forces de l’ordre pesaient lourdement sur leur quotidien. Ce mode de vie insoutenable a non seulement mis en péril leur sécurité, mais a également contribué à la dégradation de l’environnement.
Une Nouvelle Vision grâce au Projet BIOCOM
Le projet BIOCOM, qui signifie « Conservation de la Biodiversité et Gestion Durable des Ressources Naturelles pour le Développement Communautaire », a été mis en place pour répondre à ces défis. En 2023, un centre de formation technique et professionnelle (TVET) a été inauguré près du parc national de Marojejy. Ce centre a pour objectif de former près de 140 jeunes dans des domaines tels que la métallurgie et la maçonnerie polyvalente. La première cohorte, composée d’une trentaine d’apprenants, a débuté sa formation en août 2024.
L’UNESCO, en collaboration avec la République de Corée et l’agence coréenne de coopération internationale (KOICA), assure le soutien financier nécessaire à ces formations, ainsi qu’à la formation des formateurs et à l’acquisition de matériel. Ces efforts visent à doter les jeunes de compétences techniques qui leur permettront de trouver des emplois stables et de contribuer à l’économie locale sans nuire à l’environnement.
Un Avenir Prometteur : Témoignage d’un Bénéficiaire
Un jeune participant à ce programme témoigne de l’impact positif de cette formation sur sa vie. « Aujourd’hui, nous recherchons des personnes avec des compétences techniques, et cette formation est une aubaine pour moi et les autres jeunes dans ma situation », explique-t-il. Grâce à cette formation, il a acquis des compétences en maçonnerie, telles que le dessin, le terrassement et l’établissement de devis.
Il souligne également l’importance de la sensibilisation à la préservation de l’environnement. « Ces formations m’ont ouvert les yeux sur les conséquences de l’exploitation illégale des forêts, non seulement pour nous, mais aussi pour nos enfants et les générations futures. Je ne veux plus jamais revenir à la production de charbon de bois », déclare-t-il avec détermination.
Les Objectifs du Projet BIOCOM
Le projet BIOCOM vise à préserver les valeurs universelles du patrimoine mondial, notamment les parcs nationaux d’Andohahela et de Marojejy, qui font partie des forêts humides de l’Atsinanana, inscrites sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 2010. En plus de la conservation de la biodiversité, le projet cherche à sauvegarder le paysage harmonieux des montagnes des Français, un écosystème unique et fragile.
Conclusion : Un Modèle de Développement Durable
Le projet BIOCOM de l’UNESCO à Sambava est un exemple inspirant de la manière dont la conservation de la biodiversité peut être intégrée au développement communautaire. En offrant des formations techniques et en sensibilisant les jeunes à l’importance de la préservation de l’environnement, ce projet contribue à bâtir un avenir durable pour la communauté. Les bénéficiaires, désormais armés de nouvelles compétences et d’une vision renouvelée, sont prêts à protéger leur patrimoine naturel tout en améliorant leur qualité de vie. Ce modèle pourrait bien servir d’exemple pour d’autres régions confrontées à des défis similaires, prouvant que la protection de l’environnement et le développement économique peuvent aller de pair.