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Haja Resampa à la tête de la Commission Parlementaire

L’élection de Haja Resampa à la présidence de la commission chargée d’autoriser la poursuite de hauts dirigeants de l’État à la Haute Cour de Justice (HCJ) marque un tournant significatif dans la lutte contre l’impunité à Madagascar. Cette nomination, intervenue lors d’une séance de l’Assemblée nationale, soulève des espoirs quant à l’avenir de la justice dans le pays.

Un Contexte Historique

Depuis sa création en juin 2018, la Haute Cour de Justice a été confrontée à de nombreux obstacles. Les dossiers qui lui ont été transmis ont souvent été classés sans suite, en raison du manque de députés nécessaires pour permettre une poursuite. La complexité des conditions requises pour qu’un haut dignitaire soit traduit en justice a également contribué à cette stagnation. En effet, la mise en accusation d’un membre du gouvernement nécessite un vote public à l’Assemblée nationale, où la majorité absolue des députés doit se prononcer en faveur de la poursuite. Ce processus a souvent été perçu comme un véritable verrou, empêchant toute avancée significative dans la lutte contre la corruption.

L’Élection de Haja Resampa : Un Signal Fort

L’élection de Haja Resampa, membre du groupe parlementaire Irmar, à la présidence de la commission est perçue comme un signal fort de la volonté de changement. Dans ses premières déclarations, Resampa a affirmé son engagement à appliquer les lois régissant la HCJ et a souligné que les décisions seraient prises collectivement par les vingt-cinq membres de la commission. Cette approche collaborative pourrait favoriser une prise de décision plus équilibrée et moins sujette à des influences politiques.

Une Commission Renouvelée

En plus de l’élection de Resampa, l’Assemblée nationale a également désigné quatre députés pour représenter l’institution au sein de la HCJ. Parmi eux, le questeur Jean Bosco Rivotiana et Gabrielle Savatsarah Raby, députée de Farafangana, ont été élus comme membres permanents, tandis que Narcisse Andrianirina et Georges Émilien Maminirina ont été choisis comme suppléants. Cette nouvelle composition pourrait apporter un souffle nouveau à la HCJ, en lui permettant de fonctionner de manière plus efficace et transparente.

Les Défis à Relever

Malgré ces avancées, Haja Resampa et son équipe sont conscients des défis qui les attendent. La lutte contre l’impunité à Madagascar nécessite non seulement des réformes institutionnelles, mais aussi un changement de mentalité au sein de l’Assemblée nationale. Les propositions de modification de la Constitution, suggérées par le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité, visent à simplifier le processus de mise en accusation, mais leur mise en œuvre reste complexe et incertaine.

Conclusion : Un Avenir Prometteur ?

L’élection de Haja Resampa à la présidence de la commission de la HCJ pourrait bien être le début d’une nouvelle ère pour la justice à Madagascar. Avec une équipe renouvelée et une volonté affichée de lutter contre l’impunité, il est légitime d’espérer que les dossiers en attente seront enfin traités de manière sérieuse et rigoureuse. Cependant, le chemin reste semé d’embûches, et seul le temps dira si cette dynamique se traduira par des résultats concrets. Les yeux de la nation sont désormais rivés sur Haja Resampa et sa commission, dans l’attente de réformes qui pourraient transformer le paysage judiciaire malgache.

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