La salle de séance du Palais de Tsimbazaza a vibré hier d’une décision qui pourrait transformer le paysage économique de Madagascar. Après des années de discussions et de réflexions, les députés ont enfin ratifié l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Cet acte, qualifié de « tournant historique », marque l’engagement de Madagascar à s’intégrer pleinement dans un marché continental en pleine expansion.
Un Long Chemin Vers la Ratification
La ratification de la Zlecaf n’est pas le fruit du hasard. Madagascar avait déjà signé l’acte de naissance de cet accord, mais il restait à franchir l’étape cruciale de la ratification. Ce processus a été soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), qui a accompagné le pays depuis 2018. Selon le Pnud, cette ratification est une étape décisive qui permettra à Madagascar de bénéficier des opportunités offertes par un marché de 1,3 milliard de consommateurs. Sans cette ratification, les efforts pour élaborer une stratégie nationale seraient restés incomplets, laissant Madagascar sur le bord de la route du développement économique.
Une Stratégie Nationale pour la Zlecaf
Sous l’égide du ministère de l’Industrialisation et du Commerce, une Stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf a été élaborée. Cette stratégie vise à préparer les entreprises locales, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), à tirer profit des nouvelles opportunités offertes par la Zlecaf. Les discussions avec les parties prenantes ont mis en lumière plusieurs défis à relever, notamment la nécessité de réformes pour améliorer la compétitivité des secteurs économiques.
Développement des Infrastructures
Un des aspects cruciaux de cette stratégie est le développement des infrastructures commerciales. Madagascar doit investir dans ses routes, ports et réseaux de communication pour faciliter son intégration dans les réseaux commerciaux africains. Une infrastructure solide est essentielle pour permettre aux entreprises malgaches de se connecter efficacement aux marchés régionaux et continentaux.
Attirer les Investissements Étrangers
La Zlecaf représente également un potentiel d’investissement étranger accru. En harmonisant le cadre commercial et en réduisant les coûts, Madagascar pourrait attirer des investisseurs, notamment dans des secteurs clés comme l’agro-industrie et la transformation des matières premières. Cela pourrait non seulement stimuler la croissance économique, mais aussi générer de nouveaux emplois, un enjeu crucial pour le pays.
Les Réserves des Opérateurs Économiques
Malgré ces promesses, des appréhensions persistent parmi certains opérateurs économiques. Les expériences passées avec d’autres marchés communs ont laissé des traces, car la balance commerciale de Madagascar penche souvent en faveur des importations. Les députés, bien que conscients des risques, ont finalement décidé d’adopter la Zlecaf, acceptant ainsi d’en assumer les conséquences.
Conclusion : Un Avenir Prometteur
La ratification de la Zlecaf par Madagascar est un pas significatif vers une intégration économique plus profonde au sein du continent africain. Bien que des défis demeurent, notamment en matière de préparation des entreprises locales et de développement des infrastructures, les opportunités offertes par un marché continental en expansion sont indéniables. Madagascar a désormais l’occasion de transformer son économie et de se positionner comme un acteur clé dans le commerce africain. L’avenir s’annonce prometteur, mais il nécessitera un engagement collectif et des efforts soutenus pour réaliser pleinement le potentiel de cette nouvelle ère économique.